manon klein
art worker & researcher








An internet history
/ Un historique de l’internet
Curated with Andy Rankin

Exhibition with Tom Burtonwood, Jimmy Beauquesne, Fleuryfontaine, Aurélie Herbet, Julien Lévesque, Albertine Meunier, Jan Nikolai Nelles & Nora Al-Badri, and Yves Netzhammer

Sciences Po Paris
Paris, France
2016
En 1941 l'écrivain argentin Jorge Luis Borges publie la nouvelle « La bibliothèque de Babel » dans son recueil Fictions. Celle-ci décrit une bibliothèque composée de toutes les combinaisons de caractère possible d'un livre de 410 pages. Ainsi, tous les ouvrages déjà écrits et ceux à venir s'y trouveraient.

Jonathan Basile, écrivain New-Yorkais, s'est inspiré de la nouvelle de Borges afin de coder le site internet « Library of Babel ». Il y assemble toutes les compositions de 3200 caractères (alphabet roman, espace, virgule et point) possibles et réunis dans des livres de 410 pages. Au total, ce sont 10 puissance 4677 livres qui sont en consultation. Si la majorité des pages ne sont qu'une succession incohérente de signes, la totalité des textes de la taille donnée que l'humanité produira au cours de son histoire y est conservée.

A l'occasion de l'exposition « un historique de l'internet », un programme a été développé afin d'imprimer en continu des pages trouvées au hasard sur le projet de Jonathan Basile. Le visiteur est alors invité à explorer l'amoncellement de pages, de manière à déceler hypothétiquement un fragment lisible de texte. Cette salle représente l'infinité des contenus que l'on peut retrouver sur le réseau internet, et par conséquent la sérendipité ou l'égarement possible du visiteur perdu dans ces méandres.

Tom Burtonwood est un artiste américain basé à Chicago. Il a fait de l'imprimante 3D son outil de prédilection, et partage nombre de ses créations sous licence libre, permettant alors à n'importe qui de les éditer gratuitement.

L'oeuvre « Future Biometric » (2015) est une matérialisation du poème éponyme de Jilian Weise. Tom Burtonwood a voulu rendre tangible « le traumatisme inhérent au poème ». Il a ainsi reproduit le poème en braille sur un ensemble de 13 formes modulaires, dont certains sont imprimés à l'occasion de l'exposition.

Yves Netzhammer est un artiste originaire de Suisse ou il travaille. Architecte de formation, il s'est fait connaître grâce à d'immenses installations immersives mêlant vidéo, design et architecture jouant sur la présentation des objets du quotidien et du corps humain.

« The present searches for its mouth inre representation of the soup » (2015) a été originellement conçue pour le pavillon Crystallized Skins de la dernière édition de The Wrong – New Digital Art Biennale. Ce pavillon virtuel regroupe un ensemble de sculptures numériques pensée dans la lignée des collections de moulage d’œuvres majeures durant les 18 et 19ème siècle. La majorité de celles-ci ont par la suite périclité, car n'étant pas originales. A l'heure du digital la copie est devenue la norme, et ce pavillon souhaite lui rendre hommage.

Fleury Fontaine est un binôme de plasticiens, diplômé en 2014 de l'ENSA de Paris-Cergy. Ses recherches s'orientent notamment autour de l'absurdité engendré par la technologie. « I need a haircut » (2014) assemble la modélisation d'un datacenter et d'un salon de coiffure dans lequel le visiteur peut se promener à l'aide d'un casque de réalité virtuelle, tandis que des extraits du Requiem de Verdi sont diffusée dans un casque. Le dénominateur commun de tous ces éléments? Gerardo Gentilla, le coiffeur de Wall Street, fan de Verdi, qui ferma son salon l'année une bourse à haute fréquence vit le jour à la Bourse de New-York.

Albertine Meunier est une artiste née en 1964, et travaille actuellement à Vitry sur Seine. Elle est l'une des précurseur française de l'art numérique, utilisant internet comme un matériaux dont elle tente de révéler la poésie. Son « livre infini » (????) est un livre blanc sur lequel est projeté du contenu au fur et à mesure que les pages sont tournées. Plus qu'une prouesse technique, cette œuvre rend tangible l'internet dématéralisé.

Aurélie Herbet est une plasticienne et chercheure née en 1985. Elle travaille actuellement à Paris, ou elle s’interroge sur les narrations induites par internet. Ses installations sont généralement immersives et participatives. Avec « Sensor Power (2016 ), elle détourne le Flower Power, un outil habitellement utilisé afin de mesurer le taux d'hydratation ou d'ensoleillement d'une plante. A l'occasion d'UN HISTORIQUE DE L'INTERNET, elle utilise cet outil sur sa personne, présentant au visiteur les constantes mesurées, se jouant ainsi de l'auto-mesure de soi, ce mal trop contemporain.






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